Le prix Nobel de littérature 2024 a été décerné à la romancière sud-coréenne Han Kang, distinguée pour son approche unique des traumatismes historiques et des thèmes universels liés à la fragilité humaine. Le comité Nobel a loué son style poétique, fusionnant intensité émotionnelle et exploration de la douleur physique et mentale. Née à Gwangju en 1970, Han Kang s'est fait connaître à l'international grâce à son roman La Végétarienne (2007), un récit troublant qui questionne les normes sociales à travers le corps et la psyché d'une femme en révolte.
Han Kang a commencé sa carrière en publiant des poèmes avant de se tourner vers la prose, avec des œuvres telles que Human Acts (Actes humains), qui retrace les horreurs du massacre de Gwangju en 1980, un événement marquant de l'histoire sud-coréenne. Son style se distingue par son approche à la fois narrative et expérimentale, mêlant un regard intime sur la souffrance humaine à une réflexion profonde sur l’interaction entre le corps et l'esprit, les vivants et les morts. Elle parvient à transcender les frontières culturelles et linguistiques, ce qui lui a valu une reconnaissance internationale.
L'Académie suédoise a également souligné son engagement politique et social. En effet, Han Kang figurait sur une "liste noire" en Corée du Sud, sous le régime autoritaire de Park Geun-hye, en raison de ses prises de position critiques contre le gouvernement. Cette dimension militante, en plus de ses innovations stylistiques, lui confère une place importante dans la littérature contemporaine mondiale.
Le prix Nobel de littérature 2024 confirme ainsi le statut de Han Kang comme l'une des voix les plus importantes de notre époque, apportant une nouvelle perspective sur les luttes intérieures et collectives qui traversent l'humanité.
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