La théorie économique moderne traverse une crise générale et profonde, crise due à l'absence d'une " vision ", c'est-à-dire d'un ensemble de préoccupations politiques et sociales communément pratiquées, sur laquelle repose en fin de compte toute l'analyse économique. A son tour, cette absence reflète l'effondrement de la vision keynésienne qui avait procuré de telles fondations entre 1940 et le début des années soixante-dix, tout comme antérieurement les visions de Smith, Ricardo, Mill et Marshall. La mise en cause du keynésianisme a débouché sur un clivage entre des camps discordants et inefficaces, qui n'avaient pour commune dénomination que leur raffinement analytique et leur manque d'application pratique. L'analyse de Heilbroner et Milberg vise à la fois à décrire cette situation et à suggérer le sens dans lequel doit évoluer la pensée économique pour retrouver la pertinence et le pouvoir curatif qui lui font aujourd'hui défaut.
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