Sarah, étudiante est prête à tout pour trouver un toit. Devenir bonne à tout faire lui assurera, croit-elle la quiétude dont elle rêve. Bientôt installée chez Laura et Bernard ses patrons, Sarah tait sa véritable identité. Jeux d'ombres, de facettes, facéties, tout se déroule à huit clos. D'esquives en glissements, de répétitions en captations imaginaires, chacun chemine et se transforme aussi radicalement que le décor de l'appartement. Quel rôle Sarah joue-t-elle donc ? Isabel Marie est décédée peu après la publication de ce roman, son quatrième, un des favoris du Goncourt 1996. Un roman sec, nerveux, diablement immoral : roman libertaire, certes mais sans libertinage. Le délié de la prose, contenue jusqu'à la contrainte, l'acidité des situations, la psychologie des héros - maîtrisés et dominés - menés à la dur - enfin le bain de curiosité dans lequel notre attente s'immerge, nous rappellent la Françoise Sagan d'autrefois. Yves Salgues