La Chartreuse de Parme

Une âme candide, un caractère noble, une humeur fière, un physique d'Adonis, de la spontanéité, du naturel, un goût exclusif de son plaisir - mais généreux - une étourderie totale devant le danger, la passion des chevaux, et aimant aussi les femmes : la moitié de ces belles qualités suffirait à mettre n'importe qui, tôt ou tard, dans un mauvais cas. Fabrice del Dongo les a toutes. Il y ajoute le charme qu'il exerce malgré lui sur sa tante, la ravissante et juvénile duchesse Sanseverina, femme supérieure à tous les points de vue et notamment à celui de l'amour : le sentiment qu'elle voue à son neveu lui fait accomplir des exploits. Fabrice, après avoir risqué sa vie à Waterloo, encouru l'accusation d'espionnage et failli être tué par un jaloux, sera la victime hautaine des burlesques intrigues de la cour de Parme et emprisonné dans la tour Farnèse qui va lui sembler un paradis, parce qu'il y tombe amoureux. S'étant évadé grâce à celle qu'il adore, il connaîtra le succès comme prédicateur avant de se retirer à la chartreuse de Parme. Ce roman, qui est celui de la passion et de l'aventure, est aussi uen chronique de l'occupation autrichienne en Italie, une satire de l'Etat policier, une charge contre la tyrannie, un manuel de science politique appliquée. Chef-d'oeuvre du domaine littéraire français, il a été non pas écrit, mais dicté par Stendhal en 52 jours, moyennant - dit la légende - une mise en train quotidienne qui consistait pour l'auteur à lire, avant de se mettre au travail, un article du Code civil.