Trois personnages emblématiques, Handel, Picasso et Sapho, ont embarqué à bord d'un train à l'aube de l'an 2000. Handel est un prêtre devenu médecin parce qu'il aime les femmes, un être qui reçoit les confessions et les corps. Picasso est une jeune femme qui peint, qui se peint le corps et tente de redonner de la couleur à un monde effondré après des amours incestueuses. Sapho, elle, est un écrivain érotomane, elle est la parabole de l'écriture, de la voix qui construit un livre. Cette fugue à trois voix, où chacune d'elles correspond à une partie, à un chapitre, forme un prodigieux édifice de récits, un tissu compact d'images et de commentaires dans un climat allégorique où domine la notion de péché de la chair et de révolte sexuelle, tempérée par la bonté et la compassion de l'un des personnages. L'auteur s'engage ici dans une tentative littéraire audacieuse et baroque, qui marque une étape dans l'œuvre de la romancière la plus controversée en Angleterre.