Ports d'escales

Il a plu cette nuit sur Saigon. Une averse courte et diluvienne, comme il en tombe une par mois pendant la saison sèche. Ce matin, il fait beau. Un temps chaud et humide insupportable à la longue pour l'européen. Paul d'Alembert s'éponge le front d'un revers de la main. Pour lui c'est fini. Après quinze années d'Indochine, il rentre en Métropole. Définitivement. Un coolie et son pousse le frôlent. Puis un deuxième. Il jure et traverse la rue Heurteaux en direction de l'appontement des Messageries Maritimes. C'est là qu'est accosté le Georges Philippar, le paquebot de la compagnie qui le ramène en France. Appareillage dans deux heures. Il a le temps... ! Les années 1920-1930 dans les colonies. De la Cochinchine aux comptoirs des Indes, de l'Afrique Noire aux îles du Pacifique, Christian Clères, nous raconte sept destins, chargés de senteurs exotiques, et restitue, pour notre plus grand plaisir, l'ambiance si particulière de ces ports d'escales où se croisaient les colons en quête d'aventure et ceux qui embarquaient pour la lointaine métropole.