" Smara : un pèlerinage terrifiant au royaume de Nulle Part ! " écrivait récemment Paul Bowles : " Voilà plus d'un demi-siècle que j'ai lu ce livre, et je garde encore en mémoire les péripéties exactes de cette partie d'échecs qui se joue sous nos yeux entre Vieuchange et son destin. " Nuits passées au fond du désert, campements balayés par le vent, oasis, rencontres inquiétantes autour d'un feu de broussailles, découverte émerveillée de la cité interdite ; mais aussi la soif ardente, les blessures lentes à cicatriser, la menace des pillards et des mauvais compagnons de route prompts à vendre ou à égorger le voyageur sans défense, et pour finir, l'épuisement, la maladie, la mort : jamais en notre langue le désert n'avait été décrit, célébré, avec cette âpreté, cette violence - et cette poésie. Que ce récit météorique, salué à sa sortie par Paul Claudel, Louis Massignon, Emile Benveniste ait pu être si longtemps oublié relève du mystère. Arthur Rimbaud et René Caillé avaient donc un frère : Michel Vieuchange. " A l'instant de sa décision, la vie présente et à venir du jeune homme de vingt-six ans a intégralement basculé, s'est donnée, sans retenue ni remords. A quoi . A un nom, Smara ; à un lieu, le désert ".