Thérèse de Lisieux est plus actuelle en ce début de siècle qu'à la fin du sien. Docteur de l'Eglise, elle est davantage une vraie mère spirituelle pour cette génération qui vit et opère le lancement d'un nouveau millénaire. L'auteur, intime de Thérèse depuis un demi-siècle, cible son actualité sur trois domaines précis : 1. Enfant : nous y suivons son itinéraire de guérison, pendant ses quatorze premières années. Autant de pistes thérapeutiques pour les jeunes, tous plus ou moins blessés comme elle par la vie. 2. Apôtre : nous nous laissons saisir par la formidable impulsion missionnaire qui la propulse aujourd'hui jusqu'aux confins du monde. Elle entraîne sur les routes de l'évangélisation les jeunes apôtres de l'Amour, vivant dans le sillage du grand Jubilé. 3. Martyre : nous la rejoignons dans la bouleversante épreuve de ses deux dernières années. Avec cent ans d'avance, elle subit les agressions contre la foi et l'Eglise, caractéristiques de notre monde occidental aujourd'hui. Elle résiste contre les assauts du Menteur qui l'attaque avec les mêmes doutes lancinants, les mêmes virus de suspicion qui la font frôler nos propres abîmes de désespoir. De là jaillit son irrépressible besoin d'évangéliser, toujours et partout. Ses audaces apostoliques s'enracinent dans cette expérience mystique. Tel est le martyre dont elle rêvait : celui des Temps de la fin, qui sont les nôtres. Pour nous, cette fille-courage a résisté jusqu'au bout. Son combat est le nôtre. Nôtre alors, son humble victoire ! Ce parallèle entre ces deux grandes épreuves - la première pour sauver sa vie, la seconde pour sauver la Vérité -, les met dans un contraste saisissant. Thérèse est également connectée avec la tradition monastique orientale d'un côté, François d'Assise et Marcel Van de l'autre. Un fil d'or d'un bout à l'autre : le Saint-Esprit, sans cesse surpris en flagrant délit de divinisation de cette enfant de notre terroir et de notre temps.
