En 1995-1996, un jeune journaliste américain, Mark Hunter a passé toute une année à observer, tel le Persan de Montesquieu, le fonctionnement, les rituels et les mœurs du parti de Jean-Marie Le Pen. De Dreux à Toulon en passant par Montargis, Orange, ou Carpentras, il a silloné la France de l'extrême droite pour interroger militants de base, responsables locaux, élus aussi bien que simples sympathisants, forçant leurs confidences par son apparente candeur. Il les a accompagnés dans leurs tournées, a assisté à leurs meetings, partagé leurs dîners-débats, participé à leurs rassemblements, tout en se plongeant dans leur littérature. De ce périple au pays de la haine, de la peur quotidienne et des illusions perdues, il a ramené des descriptions hautes en couleur -où néo-nazis, skinheads, anciens combatants, historiens révisionnistes, catholiques intégristes et nouveaux païens, sympathisants ignorants du véritable héritage du parti, se côtoient unis par un même désir de sauver la France. Loin d'un grand mouvement populaire, il s'agit d'une minorité travailleuse et convaincue, déterminée à mettre en pièces les institutions de la République pour mieux régner à son tour. Et les tactiques de cette minorité ne sont pas sans bousculer bien des idées reçues...
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