Chaque été en France, des dizaines de milliers de chiens, chats, lapins ou autres petits animaux sont abandonnés. Les mois de juillet et août, synonymes de vacances pour beaucoup, deviennent un cauchemar pour les refuges débordés du nombre exponentiel d’animaux abandonnés chaque année. À l'occasion des Journées internationales du chat (8 août) et du chien (26 août), nous en profitons pour rappeler à quel point l’adoption d’un animal est un engagement profond et durable, bien loin d’un simple coup de cœur saisonnier.
D’après la Société Protectrice des Animaux (SPA), plus de 60 000 animaux sont abandonnés pendant l’été en France, un chiffre qui place notre pays tristement en tête du classement européen en la matière. En 2024, les refuges de la SPA ont recueilli près de 44 000 animaux en six mois seulement, et les capacités d’accueil sont proches de la saturation. Cette surpopulation pose d’immenses défis logistiques et émotionnels, tant pour les bénévoles que pour les animaux, qui voient parfois leur adoption retardée, voire compromise.
Mais pourquoi ces abandons massifs ? L’explication est souvent multifactorielle. Certains propriétaires invoquent un changement de situation personnelle, des difficultés économiques, ou tout simplement une mauvaise préparation à la réalité de la vie avec un animal. Les départs en vacances jouent aussi un rôle crucial. Faute de solutions de garde ou de volonté d'adapter son organisation, l’animal devient un poids. Pire encore, beaucoup d’adoptions sont faites à la légère, sans prendre le temps de réfléchir aux implications quotidiennes : soins, temps, dépenses, logement, éducation, cohabitation avec d’autres animaux ou enfants. Résultat : des refuges saturés en été, et des animaux qui paient au prix fort le manque d’anticipation de certaines personnes.
Pourtant, l’adoption peut être une expérience merveilleuse et profondément enrichissante. Mais elle doit être préparée. Depuis 2022, l’adoption en refuge est encadrée par le Certificat d’Engagement et de Connaissance, destiné à s’assurer que le futur adoptant a bien compris les besoins de l’animal. C’est une avancée importante, mais encore trop peu appliquée hors du cadre associatif.
Sur notre site, vous pouvez retrouver de nombreux ouvrages vous permettant de vous informer avant d’adopter. Parmi ceux-là, nous vous conseillons :
Copain des Chats de Stéphane Frattini
→ ces ouvrages offrent par exemple des conseils concrets sur l’éducation, la santé et les besoins spécifiques du chat.
Mais encore ...
Éduquer son chien avec amour et bon sens du Dr Rousselet Blanc
Bien éduquer son chien de Michèle Jeanmart
→ ces ouvrages vous guident dans les premiers pas d’une relation saine et équilibrée avec votre chien.
Ces ressources abordent aussi la question essentielle du « bon moment pour adopter », et du type d’animal qui conviendra à votre rythme de vie.
Il est important de rappeler qu’un animal ne comble pas un vide : il devient un membre à part entière de la famille. Il a ses humeurs, ses besoins, ses contraintes. Il demande de l’investissement, de la patience, de l’écoute. Il sera là pendant les vacances, pendant les années d’étude, pendant les déménagements. Il sera malade, vieillissant, dépendant. Adopter, c’est accepter tout cela, en conscience, et s’engager pour une dizaine d’années – parfois plus.
En cette période estivale, chacun peut aussi devenir acteur de la protection animale sans forcément adopter. Le bénévolat dans les refuges, les dons de nourriture ou d’argent, ou encore la simple diffusion d’informations de prévention sur les réseaux sociaux ont un impact réel. Des initiatives locales comme la campagne « Ils partent avec nous ! » visent à rappeler qu’un animal n’est pas un bien de consommation que l’on laisse derrière soi au premier contretemps.
Alors en ce mois d’août, où l’on célèbre nos fidèles compagnons à quatre pattes, prenons le temps de réfléchir avant d’agir. Informons-nous, parlons autour de nous, et aidons à construire un monde où plus aucun animal ne sera laissé au bord de la route pour cause de vacances.